Une fois de plus, recip-e est reporté. L’obligation légale n’entrera donc pas en vigueur comme initialement prévu par le Comité de l’assurance le 1er Juin. Pourquoi ? Parce que la législation n’est pas encore prête. Et à côté de cela, les critiques continuent à fuser par rapport au système en lui-même.
La législation qui doit rendre la prescription électronique obligatoire ne sera pas votée à temps. Le Conseil d’État a formulé un avis sur le projet de loi qui introduit l’obligation de la prescription électronique. La discussion finale sur ce projet de loi peut maintenant avoir lieu au niveau de la Chambre, suivie de la publication au Moniteur belge. Un arrêté d’exécution confirmera finalement la date de l’entrée en vigueur et les exceptions.
Vous l’aurez compris : tout ce manège n’est plus possible avant le 1er juin, comme l’avait d’ailleurs déjà prédit Frank Ponsaert début du mois.
Pour après les grandes vacances
« Le report a été confirmé au Comité de l’assurance en ce début de semaine. Mais il n’a pas été clairement dit lorsque recip-e pourra être actif », rapporte Marc Moens, avec sa casquette de président de recip-e. Les connaisseurs misent maintenant plutôt sur une approbation du texte après les grandes vacances, donc plutôt en septembre ou octobre.
En tout cas, ce nouveau report de recip-e vient encore ajouter de l’eau au moulin de ses opposants. Leur opposition ne va encore faire qu’augmenter. Et la crédibilité du projet est à nouveau affaiblie. Pour Maggie De Block, qui fait de l’informatisation rapide, l’un de ses chevaux de bataille, c’est aussi une mauvaise nouvelle !
Les pharmaciens également en colère
Lieven Zwaenepoel a fait remarquer au Comité de l’assurance, au nom des pharaciens, que le système avait de nouveau été totalement indisponible la semaine dernière, de jeudi soir à vendredi 11h du matin. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois. Et Marc Moens de prendre son parti : « C’est tout simplement inacceptable. Comment voulez-vous enthousiasmer les gens à un tel système ? ».
“Dans ce genre de situation, il faut pouvoir retomber sur un circuit bis, peu importe les erreurs techniques qui sont à la base du problème. Je me souviens qu’en mai 2017, le système avait eu de nombreuses failles, ce qui avait déjà suscité beaucoup de critiques« , rapporte Marc Moens.
Mais on n’a pas encore fait le tour de la question ! D’ici l’été 2019, l’idée était de se débarrasser de la version papier des prescriptions. Or, rien n’a encore été décidé par rapport à cette dématérialisation de la prescription au niveau pratique. Le patient pourra donc certainement encore demander une prescription papier (en tant que preuve de la prescription électronique) plus longtemps.
Limiter les dégâts
Entre-temps, l’Inami essaie de limiter les dégâts en termes d’image, en soulignant notamment que fin avril, 15000 prescripteurs prescrivaient déjà par voie électronique, ce qui correspond à pas moins de 3,5 millions de prescription. Et leur nombre augmente chaque mois.
« Par le biais du projet Recip-e, de la plate-forme eHealth, des fournisseurs de logiciels, des associations professionnelles de prescripteurs et de pharmaciens, et des responsables en formation : tout a été et continue d’être mis en œuvre pour que la prescription électronique démarre dans de bonnes conditions », ajoute encore l’Inami.
Source: Numerikare.be